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En cours de route

27 octobre 2010

quelques temples de Miyajima en images

Les pélerins montaient sur les bateaux de l'Ikutsushima shrine et traversaient le Tori pour retourner vers Hiroshima:

http://www.dailymotion.com/video/xfeg2p_temple-or-a-tori_travel

Le sanctuaire d'Ikutsushima

http://www.dailymotion.com/video/xfeg6k_temple-orange-maree-basse_travel

Temple Daishoin : statues

http://www.dailymotion.com/video/xfegaa_daishoin-temple-statues_travel

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21 octobre 2010

FASHION IS DEAD

J'ai écrit un article sur le Japon et les animés pour Fashion Is Dead Magazine. Allez y jeter un oeil!

Je signe sous le nom de Maneki Neko

http://www.fashionisdead-magazine.com/art-et-culture/maneki-neko/index,891,le-japon-c-est-un-anime.html

20 octobre 2010

Miyajima à vélo

Cette fois je pars à bicyclette, ce qui, je le réalise assez vite, est une folie parce que mon vélo 066n’a qu’une vitesse (un équivalent de la quatrième…) et un demi frein…Or, l’île est une succession de vallées et de pentes raides….

Je me résigne à pousser le vélo de temps en temps, sous l’œil inquiet de cerfs aux bois longs qui arpentent la route abandonnée sans me quitter des yeux. Les biches sortent du sous-bois dès que je leur tourne le dos, et se couchent dans l’herbe ou mangent des jeunes feuilles sur les arbres. J’ai l’impression d’être leur seule visite aujourd’hui. Le paysage est sublime : successions de plages blanches, désertes, léchées par de grosses vagues. Intermèdes de montagnes couvertes de forêts vierge dense, verte, vibrante d’oiseaux et d’insectes qui chantent. De toute la journée je n’ai croisé qu’un policier sur une mobylette délabrée et une jeep noire garée sur l’une plage : une famille touristes japonais mangent des Ramen sous une tente.  Je savoure ma solitude….

En revenant, je fais un petit détour par le village moderne qui se trouve le long de la côte et est doté d'un petit port magnifique. Tous les pins et les buis sont bonzaïfiés en petits nuages verts qui flottent le long des petites maisons sur fonds de fleurs d’hypomeas bleues. Des enfants jouent au bord d’un ruisseau qui traverse le village, les voitures sont toutes modernes, il y a une école primaire. Je me demande si les écoliers doivent ensuite prendre le ferrie tous les jours (20 min de mer) pour aller à l’école près d’Hiroshima….

Je termine ma ballade le long du chemin de botanique qui longe la mer et les ostréicultures qui émergent à marée basse, fantomatique labyrinthe de bois sombre. De temps en temps j’évite de justesse un crabe qui se ballade sur le chemin. Les arbres sont étiquetés au sein même de la réserve naturelle, c’est comme si on se baladait dans un herbier grandeur nature…

vue sur la mer intérieure

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Tout au bout de la route parcourue à vélo, le seul endroit où il y a des maisons

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15 octobre 2010

Miyajima randonnée

En sortant de l’hôtel je vois un panneau directionnel qui indique Mount misen. En bonne suisse, je vois un chemin vers un sommet, je le suis ! Un petit sentier de pierres plus ou moins taillées en escalier, serpente à travers la forêt primaire. Il fait 30 degrés, les cigales jouent avec des mini tronçonneuses…

J’arpente le chemin vers les sommets dans les Lauraceae, les Camélias, les cerisiers…au printemps cette île est entièrement blanche rose et rouge : les Camélias font de petites taches rubis sur fonds de fleurs blanches et roses de cerisiers. D’ici quelques semaines, les érables se teindront en rouge et l’île prendra sa couleur de feu, pour l’instant elle reste émeraude et vert foncé. Au loin, le tonnerre gronde. En un rien de temps le ciel se  couvre et la pluie tombe. Protégée par le feuillage, je perçois sa présence en pianissimo, heureuse de sentir la température baisser de 5 degrés en quelques minutes. Le sentier monte et redescend, puis remonte au gré des montagnes qui l’entourent, les cerisiers ont disparus et laissent place aux fougères qui tapissent les rochers de vert fluo. De temps en temps une stèle avec un personnage gravé ou un petit temple devant lequel sont posées des offrandes me rappellent l’animé Natsume Yuujinchou. J’arrive en haut, une joie profonde m’envahit : le paysage est incroyable : à mes pieds des montagnes couvertes de forêt primaire et derrière elles, une étendue bleu turquoise, sur laquelle sont posées, délicatement, petites pyramides vertes nappées de brume, les îles de la mer intérieure.063043054

Je suis les crêtes et j’arrive à un temple en bois à l’intérieur duquel brûle un feu dans l’obscurité sans fenêtres. C’est le temple de l’amour. J’allume un bâton d’encens sur lequel est inscrit en kanji, délicatement : pour l’amour. Il y a des bâtons d’encens pour tout : pour enlever un mauvais sort, pour être en bonne santé, pour l’amour qu’il se fortifie ou pour le rencontrer et aussi pour tout autre vœux. Je regarde le bâton d’encens se consumer et les lettres disparaître les unes après les autres tandis que la fumée s’élève dans l’air. Lorsque je fais demi-tour, un homme m’intercepte, c’est le vendeur d’offrandes. Il m’offre un biscuit pour me remercier d’avoir fait une prière ici !

Une volée de marches plus haut, un prêtre bouddhiste fait la prière dans un deuxième temple. Je me déchausse et j’écoute la prière, litanie de mots répétés comme un chant. Il y a seulement une autre femme avec moi, assise sur les genoux, son cabas de courses roses à petits points blancs posé à côté d’elle. Le prêtre agite des objets dorés rehaussés de clochettes devant nous, reprend la prière, puis secoue un objet rond devant nous. Mon regard s’échappe par l’ouverture de la porte coulissante ouverte, la mer intérieure, mystérieuse, paisible, brille bleue et verte sous le soleil. Il y a des dizaines d’îles 500 kg de brume, j’imagine un bateau pirate avec un petit caribou dessus….

11 octobre 2010

Les bains

A l’hôtel, je n’ai pas de douche dans ma chambre, pas non plus sur le palier d’ailleurs. Il paraît qu’il y a un bain publique, sentô en bas. Je me renseigne auprès de l’hôtelier qui me regardé perplexe, « Non, les bains ne sont pas mixtes, bien entendu… ». Je pousse un soupir de soulagement, mais déjà, un deuxième problème émerge : on y va comment aux bains, toute nue, une serviette autour de mon corps ?

Très docte, mon copain que j’ai laissé en Europe me rassure par skype : dans les animés, les filles ont toutes une serviette autour du corps, t’as qu’à faire comme ça !

Dans ma chambre, je trouve un yukata (léger kimono en coton) qui me fait penser aux trois vieux de l’animé love Ina, je l’enfile et traverse l’hôtel.

Puis arrivée dans le bain, je fais coulisser la porte et m’enroule dans une serviette ultra courte… ca y est, je me retrouve dans le rôle de la jeune première adolescente super canon qui prend un bain… la chance ! Mais où est-ce qu’elles cachent les marteaux géants avec lesquels elles assomment les mecs en les traitant de pervers ? Entre les seins ?

Je fais coulisser la porte qui mène au bassin. Le long du mur anthracite, une dizaine de douches sont installées les unes à côté des autres à un mètre cinquante du sol devant des tabourets en plastique. Le long de la paroi, court un muret, couvert de dizaines de bouteilles de shampoing de peelings, de brosses pour les pieds, de savons, de soins…. On a l’impression d’être dans un magasin tellement il y en a! Le bassin est grand et très beau, tout est extrêmement propre. Le long du muret, tournant le dos au bassin deux indiennes se douchent assises sur les tabourets en plastique blanc en se tortillant pour maintenir la serviette autour de leur corps tout en se savonnant …. Ça n’a pas l’air très pratique !

Toujours dans le rôle de l’héroïne super bien foutue des animés enroulée dans une mini serviette et avec des mégas seins (tant que l’analogie dure, j’en profite…), j’observe le bassin, indécise. Une silhouette se dessine derrière les volutes de vapeur : une femme vielle, japonaise et nue. L’exacte réplique de Méga Ba dans Denou Coil: un caractère bien trempé et un regard scrutateur tout en étant beaucoup plus décoincée que moi (l’héroïne adolescente, etc….). Je la regarde avec mon air le plus désemparé possible et montre ma serviette enroulée autour de mon corps d’un geste interrogatif. Elle éclate de rire un peu édenté et secoue la tête : non, on fait tout à poil ici. D’ailleurs elle monte les marches du bassin et me laisse l’eau bouillante pour aller se planter pile entre les deux indiennes, tout enroulées dans leur serviette verte, de leur expliquer un à un la dizaine de produits alignés sur le muret puis leur posant plein de questions, les mains sur les hanches, à poil…elles n’en mènent pas large. Je n’en vois pas plus car très vite je me laisse dériver dans un univers blanc de vapeur et d’eau bouillante.

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11 octobre 2010

Le premier soir, j'ai mangé un OKONOMIYAKI,

Le premier soir, j'ai mangé un OKONOMIYAKI, spécialité de la région d'Hiroshima : un mélange de choux et de pâte avec du lard, quelques coquillages, des nouilles, du soja et dessus on casse un oeuf. On grille le tout sur une plaque, un peu comme des röstis, puis on rajoute des sauces sucrées et salées, de la ciboulette et du poisson séché fin comme du papier!

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6 octobre 2010

Miyajima, Japon PROMENADE A LA PLEINE LUNE

Le crissement suraigu des cigales déchire la nuit moite.

J’entends à peine mes pas sur l’allée de minuscules graviers blancs.

Sur le pont séculaire, une biche lève la tête et me regarde, indolente. Je longe l’allée de lampadaires en pierre, hauts d’un mètre vingt, qui s’étend le long de la mer, côtoyant les pins et les cerisiers. Le chemin de combien de promeneurs et de pèlerins ont-ils éclairé depuis 1168 ?

Dans la mer, le Tori, rouge, gigantesque. Sacré.

Le peuple, autrefois interdit sur l’île, devait traverser ce portail en bateau pour pouvoir s’approcher du sanctuaire. Dans l’air, l’odeur doucereuse des essences et de la sève des arbres tropicaux flirte avec celle de la terre mouillée pour reproduire une fragrance que je connais par cœur à force d’y avoir vécu durant 5 ans ; le parfum des forêts tropicales. Ces mêmes forêts dans lesquelles les moines suivaient un entraînement intensif et difficile pour pouvoir être reconnus par leurs pairs.

Cette fois je suis vraiment au Japon.

Je remonte le temps de quelques centaines d’années et atterris dans le village baigné par la pleine lune. Quoiqu’on soit en face d’Hiroshima, il n’y a pas de trace des bombardements de la seconde guerre mondiale. Ici, les maisons sont aussi vielles que dans les films d’époques. Des lanternes, taches lumineuses brunes ou rouge foncé, pendent à tous les toits. Ici un bébé pleure, là, une fenêtre allumée luit faiblement, plus loin, un temple endormi. Le village a l’air désert. Devant chaque maison, une corde à linge, tirée le long de l’auvent à laquelle sont accrochés des silhouettes découpées dans du papier blanc.  On dirait des bonhommes suspendus par la tête. Ils oscillent doucement dans la brise marine. Je n’ose pas les toucher. J’ai de peur qu’ils prennent vie et me poursuivent, essaim de bras de papier. Tout à l’air trop réel ici, tout à l’air possible. Un mustélidé se glisse entre  mes pieds à la recherche de nourriture, ignorant totalement ma présence. Tous les cinquante mètres, seule preuve que nous sommes en 2010, un distributeur automatique de boissons. Je réalise avec bonheur qu’il existe des milliers de marques de café glacé. Trois filles japonaises me hèlent puis éclatent de rire lorsqu’elles me voient de près ; elles m’on prise pour quelqu’un d’autre.

Un peu plus loin, la mer. De la musique s’élève du temple orange posé sur l’eau, sur lequel les pèlerins débarquaient une fois le Tori traversé. Un piano, un violoncelle, un violon, trois femmes jouent de la musique japonaise en kimono. Durant un instant, j’ai l’impression de me retrouver dans un animé de Hayao Myasaki. Les notes langoureuses glissent sur l’eau, montent dans les aigus, retombent en pleurant dans les basses. Les bruits du ressac les coupe parfois brutalement.

Ici, sur l’île, loin de tout, le temps a l’air moins pressé d’en finir et les préoccupations semblent plus légères.

Subitement, la musique repart sur un rythme sud américain cette fois, puis s’arrête net sous les applaudissements du public, caché dans le temple. Assise à côté d’un lampadaire millénaire, sous un cerisier, les pieds ballants au dessus de l’eau, j’avais oublié qu’on était en 2010.

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